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Journal d'information, d'analyse sociopolitique et culturelle


Homélie de ce dimanche par le Père Dreyfus YEPOUSSA

Publié le 27 Août 2023, 10:00am

Catégories : #Religion

Homélie de ce dimanche par le Père Dreyfus YEPOUSSA

HOMELIE DU 21EME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE A
Is 22, 19-23 ; Ps 137 ; Rm 11, 33-36 ; Mt 16, 13-20


Aujourd’hui nous célébrons le 21eme dimanche du Temps ordinaire A. Une fois de plus l’Église nous propose des textes bibliques pour notre méditation. 
Dans la première lecture il est question de remaniement du gouverneur du palais royal. Shebna dont il est question dans cette lecture était le gouverneur du palais de Jérusalem au cours du règne d’Ézéchias. Le poste de gouverneur du palais était très important. Il y avait tout un rituel d’intronisation. Parmi les attributions du gouverneur figurait le « pouvoir des clés ». Au moment de la remise solennelle des clés du palais royal, le gouverneur recevait pleins pouvoirs sur les entrées au palais. C’était donc un symbole d’autorité sur le royaume et la marque de confiance de la part du roi.
Durant son exercice de fonction, le gouverneur Shebna s’était mal comporté. Il était un mauvais conseiller pour le roi et surtout il se préoccupait de ses propres intérêts et non de ceux du peuple. Or, lors de sa prise de fonction, on lui avait notifié qu’il devait être « un père pour les habitants de Jérusalem et pour la maison de Juda ». C’est dans ce contexte que le prophète Isaïe lui annonce sa destitution et son remplacement par un nouveau gouverneur du palais, Eliakim, fils de Hilkias.
Face á ce texte, on peut se demander á quoi cela sert-il pour notre foi chrétienne. Cette lecture nous aide á comprendre que nous ne devons pas chercher Dieu ailleurs mais dans ce qui fait le quotidien même de notre vie. Pour Dieu, rien dans nos vies est insignifiant à ses yeux. Et Dieu se révèle au jour le jour dans notre histoire personnelle et l’histoire politique de chacun de nos pays. C’est là qu’il nous faut apprendre à lire sa présence et son action.
Un autre message que cette lecture nous livre est l’intervention du religieux, du prophète dans la vie socio-politique. Le prophète Isaïe n’est pas resté très loin, avec la bouche fermée, pour regarder la situation socio-politique de son pays se détériorer : il intervient pour rappeler au gouverneur et au roi leur responsabilité vis-á- vis du peuple dont-ils ont la charge. La grande et l’unique préoccupation de Dieu, et qui doit être celle des responsables politiques, est l’intérêt du peuple. Le prophète, le religieux, le prêtre, doit rappeler cela á temps et á contretemps aux détenteurs du pouvoir. 
L’évangile nous parle de la révélation de Césarée-de Philippe. L’épisode de Césarée constitue un tournant dans le ministère et la vie de Jésus. Jésus pose à ses disciples une question qu’il n’a jamais posée, celle de son identité.
D'abord Il demande l'opinion des autres : « Le Fils de l’homme, qui est-il, d’après ce que disent les hommes ? » Les avis sont partagés « Pour les uns, il est Jean Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes ». Les gens se trompent sur l’identité de Jésus. 
Aujourd'hui, beaucoup reconnaissent en Jésus une personnalité hors du commun. Il a marqué l'histoire du monde d'une manière exceptionnelle. Mais de plus en plus, dans certaines parties du monde, le nom de Jésus n'évoque plus rien ou tout simplement beaucoup n'ont jamais entendu parler de lui.
Après ce petit sondage, Jésus pose la question á ses disciples « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Devant cette question, c’est le silence. Seul Pierre, comme d’habitude, répond : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ». A la première question posée par Jésus, tout le monde répond. Par contre, à la seconde, très personnelle, tout le monde se tait, sauf Pierre. Généralement il est plus facile de parler au nom et á la place des autres que de parler en son nom propre.
Devant la réponse juste de Pierre, Jésus ajoute : « Heureux es-tu, Simon, fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela mais mon Père qui est aux cieux ». En d’autres termes ce n’est pas toi tout seul qui a découvert cela. La chair et le sang, le savoir des hommes ne pourront jamais dire la dernière parole au sujet de Jésus.
Dès que Pierre a découvert l’identité Jésus, ce dernier aussitôt l’envoie en mission pour l’Église : « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Église ». Le Christ construit son Église sur la foi d’un homme dont la seule vertu est d’avoir écouté ce que le Père lui a révélé. Le roc sur lequel Jésus bâtit son Église, c’est la foi de Pierre et non pas la personne de Pierre. 
L’autorité conférée à Pierre n’est pas une autorité de pouvoir, mais est une autorité de service. C’est pour bien exprimer cette autorité que Jésus insiste pour lui laver les pieds le soir du Jeudi saint, et ce malgré ses réticences. Donc Gardons-nous de penser l'Église en termes de pouvoirs, de suprématie, de domination. Car il s'agit d'abord de servir, de veiller au bien de tous. Et surtout, il s'agit d'annoncer la foi. 
Aujourd’hui Jésus nous repose la même question : Pour toi, qui suis-je ? Ne cherchons pas la réponse dans un livre, dans le catéchisme de l’Eglise. Il ne s'agit pas de vérifier notre connaissance intellectuelle ou simplement humaine. Car on peut donner une définition savante, théologique mais cela risque de rester des paroles en l'air. La connaissance de Jésus se fait á travers un tête-à-tête, un cœur à cœur, une intimité, une amitié avec Lui. Que le Seigneur nous aide. Amen
P Dreyfus, MCCJ

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