Aujourd’hui les Banguissois se plaignent du délestage qui s’est accentué dans ces derniers jours dans bon nombre des quartiers de la Capitale sans connaitre les raisons profondes y relatives. L’Energie Centrafricaine est pointée doigt à tors alors que le vrai problème se trouve du côté de la mairie de Bangui aussi bien que du Ministère de l’Urbanisme qui ont facilité les constructions anarchiques au bord des axes et avenues empêchant les techniciens d’intervenir le plus vite possible. Et il en va également de la responsabilité des usagers et de chaque citoyen. Mais comment y remédier?
En République Centrafricaine en général et précisément à Bangui, l’accès à l’électricité reste et demeure un luxe. L’unique société de fourniture de l’énergie en Centrafrique a du pain sur la planche avec la vétusté des matériels et aussi bien de la crise qui a aggravé la situation. Un retard de 40 ans est noté et ce n’est pas par un bâton magique que le gap pourrait être comblé dans trois ou cinq ans. Et malgré tout, des grands travaux sont engagés tant à Bangui dans les centrales aussi bien qu’à Boali, sans compter l’espace du champ solaire qui est en construction à Danzy.
Au lieu que les coudes se réservent pour encourager ces efforts qui se déploient et ce peu qui reste, le Ministère de l’Urbanisme et la Mairie de Bangui n’ont pas facilité la tâche et un problème réel se pose.
Sur la responsabilité du Ministère de l’Urbanisme
En partant d’une approche définitionnelle, l’Urbanisme est l’art ou une science et technique d’aménagement rationnel des villes et des campagnes autrement dit, il est l’ensemble des mesures prises pour orienter et contrôler l’affectation et l’utilisation des sols. Mais essayons de comparer cette définition à la réalité du terrain. Il s’agit nettement des mesures prises par ce ministère pour l’aménagement irrationnel et désordonné des villes et des campagnes de la RCA.
En effet, des maisons sont construites au bord des routes jusqu’à neutraliser les poteaux électriques dans les clôtures ou encore des maisons ou kiosques de vente construits sur les lignes souterraines. Ce qui ne devrait pas être fait si les garçons du Ministère sont des véritables responsables et travailleurs. Aucune réaction immédiate de la part du Ministère en ce jour pour y mettre fin. Et face à cela, l’on se demande si les cadres de ce Ministère dormaient au moment où ces constructions anarchiques poussent comme des champions? Sont-ils aussi propriétaires de ces constructions anarchiques? Nous y reviendrons.
Sur la responsabilité de la Mairie de Bangui
Plus personne ne parle de Bangui la coquette du fait des réalités qui s’affichent à l’œil nu. Et personne ne se gène.
Les points de vente des débits de boisson, des kiosques etc qui poussent au bord des routes font énormément de l’argent pour la municipalité de Bangui. Car ces points de vente anarchiquement construits sur les lignes souterraines de l’ENERCA d’une part et empêchant les techniciens d’avoir accès rapide et facile aux poteaux électriques en cas de panne procurent de l’argent dans la caisse de la mairie et elle ne veut pas faire des efforts pour les déguerpir. Et c’est l’ENERCA qui paie le prix et qui est accusée.
Si aujourd’hui, le Ministère de l’Urbanisme et la mairie de Bangui parviennent à prendre leur responsabilité en dépassant les jeux de singes, nous espérons que les agents de l’ENERCA n’auront pas de problème d’intervention en cas de besoin soit pour des pannes souterraines ou aériennes.
Sur la responsabilité des usagers ou citoyens
Il ne faut pas réfléchir pendant longtemps pour dire que le courant est dangereux et mortel. Mais l’on n’arrive pas à comprendre comment le Centrafricain puisse s’exposer délibérément à un danger où lui-même ne sera pas en mesure d’y avoir une solution. Nous constatons des points de vente où le feu est attisé à côté des poteaux électriques voire des bases de haute tension. Le cas du petit marché de nuit au carrefour du 8ème arrondissement et juste en face du commissariat en est une parfaite illustration sans compter celui du quartier Sango et autres. Des gens s’exposent à un danger permanant et mortel. Et tout ceci occasionne des dysfonctionnements sur la distribution de l’électricité car les techniciens n’ont pas toujours un accès facile.
De tout ce qui précède, l’ENERCA n’y peut rien à l’heure actuelle si le Ministère de l’Urbanisme et la Mairie de Bangui n’arrivent pas à prendre leur responsabilité comme il se devait.
Ben
